Les stratégies gagnantes de Tanguy MARLIN pour gagner des compétitions de pêche.

Black-bass

La pêche en compétition, c’est un autre monde. Si le plaisir de lancer un leurre en solo reste incomparable, l’adrénaline d’une victoire à deux sur un podium, après des jours de tension, de doutes et de réglages millimétrés, laisse une marque indélébile. Tanguy Marlin, compétiteur chevronné et reconnu (et chef de produit chez Sakura), revient sur une victoire mémorable au Portugal. Une plongée dans l’envers du décor, là où la stratégie, le mental et le binôme font toute la différence. C’est parti !

Une revanche attendue

Cela faisait plusieurs années que Tanguy MARLIN et son binôme échouaient de peu : toujours dans le top 5, souvent sur le podium… mais jamais sur la première marche. Alors cette année-là, ils se sont dit : «cette fois, c’est pour nous». Pas d’apéro la veille. Pas de hasard. Un plan de jeu affûté, des rôles clairs, et surtout une discipline de fer. Tous les détails révisés.

« Chaque lancer comptait. On surveillait nos nœuds, nos animations, nos trajectoires. On optimisait tout. » Tanguy MARLIN

La stratégie d’un binôme gagnant

Dans leur duo, chacun a son rôle, mais surtout, chacun complète l’autre. Règle n°1 : ne jamais pêcher la même chose au même endroit. Si l’un pêche au leurre souple en grattant le fond, l’autre explore la couche d’eau médiane avec un crankbait. Cette complémentarité permet de couvrir un maximum de zones et de comportements de poissons.

« Le plus grand piège en compétition, c’est de faire comme son coéquipier. C’est rassurant, mais inutile. »

Autre règle d’or : pendant les repérages (« pré-fishing »), on pêche sans ferrer, ou avec les hameçons coupés. Objectif : détecter les bonnes zones sans éduquer les poissons avant la compétition et ne pas mattraquer un spot au risque qu’il n’y ait plus de poisson le jours de la compétition. Une discipline que beaucoup négligent… et qui fait la différence.

Le moment de bascule : un après-midi d’anthologie

Le troisième jour, tout semblait perdu. À midi, ils n’avaient que 6 kilos au vivier. Loin, très loin du podium. Mais un dernier spot, presque oublié, change tout. En quelques minutes, les prises s’enchaînent, les plus petits poissons sont triés, le seau est en désordre, le stress monte… et le poisson miracle arrive : plus de 2,5 kg.

« On fait la bascule, on trie dans le speed, on a les mains tremblantes. On arrête tout, on rend la fiche. Et on gagne… à 100 grammes près. »

Une victoire qui résonne longtemps

La scène est presque surréaliste. Trophée en main, le duo ne réalise pas tout de suite. Il faut rentrer chez soi, redescendre de l’adrénaline, pour vraiment apprécier la performance.

« On en a reparlé deux jours plus tard au téléphone. Là, on s’est dit : mec, on l’a fait. »

Ce genre de victoire ne repose pas que sur le matériel ou la technique. Elle repose sur la confiance mutuelle, la rigueur, l’anticipation, et une dose de folie calme. C’est l’école du détail, de l’ajustement permanent.

Une leçon pour tous les pêcheurs

Même si tu ne fais pas de compétition, il y a beaucoup à apprendre de cette approche : varier les techniques, observer plus que lancer, s’adapter sans cesse, et surtout, travailler à deux avec intelligence.

Alors la prochaine fois que tu pars pêcher avec un ami, demande-toi :
“Est-ce qu’on complète vraiment nos approches… ou est-ce qu’on fait juste les mêmes gestes en double ?”

Préparation du matériel : rigueur et anticipation

Derrière chaque victoire, il y a des heures de préparation minutieuse. Tanguy insiste : chaque détail compte, du choix du fluorocarbone à la couleur des têtes plombées.

« On passe des soirées à vérifier les anneaux, régler les freins, choisir les leurres en fonction de la météo prévue. Ce n’est pas glamour, mais ça paie. »

Les cannes sont doublées, les bas de ligne prédécoupés, les hameçons affûtés. L’improvisation n’a pas sa place dans une compétition de haut niveau.

Lire l’eau et s’adapter en temps réel

Une stratégie ne tient pas sans adaptation. En compétition, les conditions changent : un vent qui se lève, une eau qui se colore, une pression de pêche imprévue.

« On avait un plan A, un plan B… et on a pêché le plan C. C’est comme ça. »

La vraie force d’un binôme, c’est la réactivité : savoir quand insister et quand changer d’approche. Parfois, un simple changement de rythme ou un leurre d’une couleur inattendue peut relancer toute la journée.

L’importance du mental et de la communication

Quand la pression monte, quand les touches se font rares, le mental fait toute la différence. Tanguy souligne à quel point le calme et la confiance mutuelle sont essentiels :

« Un regard, un mot… parfois on se comprend sans parler. Et quand ça part en vrille, il faut savoir se recadrer vite. »

La communication fluide dans le binôme évite les tensions inutiles, permet de partager les ressentis, et surtout de garder une énergie positive sur la durée.

Article issu de mon interview de Tanguy MARLIN