Dans le vaste univers de la pêche aux leurres, certains coloris déclenchent des débats passionnés parmi les pêcheurs, amateurs comme confirmés. Parmi eux, le blanc revient inlassablement. Utilisé aussi bien en eau douce qu’en mer, sur les poissons carnassiers comme sur les espèces marines, ce coloris suscite une question récurrente : est-il simplement polyvalent, ou cache-t-il un réel avantage ? Dans cet article, nous allons explorer les rôles, avantages, limites et contextes d’utilisation du coloris blanc à travers une analyse approfondie et des retours d’expérience.
Le blanc : une couleur universelle ?
Dans la pêche, le blanc est considéré comme un coloris « passe-partout ». Sa capacité à refléter l’ensemble du spectre lumineux le rend visible dans différents environnements aquatiques. Contrairement aux teintes sombres qui absorbent la lumière, le blanc la renvoie, permettant ainsi une visibilité accrue, même en conditions de faible luminosité. De nombreux pêcheurs ont quelques exemplaires de leurs leurres préférés dans ce coloris.
Pourquoi ce coloris inspire confiance ?
Il s’agit d’un choix de confiance pour beaucoup de pêcheurs, notamment dû à son ancienneté sur le marché. Les premiers leurres souples commerciaux étaient souvent blancs. Cela a probablement forgé une habitude dans la communauté de la pêche, renforcée par des résultats convaincants au fil des années.
Et, comme souvent, les leurres qui sont le plus souvent dans l’eau, sont les leurres qui pêchent le plus souvent.

Eau douce : entre scepticisme et conversion progressive
En rivière ou en lac, l’utilisation du blanc fait débat. Certains ne jurent que par lui dans des eaux teintées ou par temps couvert. D’autres préfèrent les associations blanc + chartreuse ou blanc + tête colorée (orange, rouge), estimant que le blanc seul manque de naturel ou de contraste.
Personnellement, mon choix va au blanc seul pour la pêche en eau douce (pour le sandre et le brochet). J’ai d’ailleurs eu d’excellents résultats sur les sandres de Seine lors des crues d’automne et d’hiver.
Cas du sandre et du brochet : deux écoles
- Pour le sandre, le blanc fonctionne particulièrement bien en hiver, période où la lumière est basse. Dans les gravières calcaires ou eaux troubles, il peut se démarquer fortement. En crue, c’est un coloris redoutable maintes fois éprouvé.
- Côté brochet, les résultats sont plus nuancés. Certains pêcheurs notent que le blanc peut être redoutable en début de saison, lorsque l’eau est froide et teintée. D’autres lui préfèrent des nuances nacrées ou pailletées pour ajouter du réalisme. Mon petit frère adorait cette couleur pour le brochet et avait tendance à sortir souvent un jig blanc sur lequel il ajoutait un shad blanc.
Mer : le blanc règne sur les pêches côtières
Le blanc est un coloris réputé très efficace en mer, notamment pour le bar, le lieu jaune ou encore le maquereau. En pêche de surface ou sur poissons nageurs, il est très prisé dans des conditions de ciel bas ou sur les zones brassées (mousse, ressac, écume).
De nombreux pêcheurs de bar ne jurent que par cette couleur et, je dois dire, que j’ai longtemps fait parti de cette catégorie. Bien que je lui préfère maintenant d’autres coloris, il s’avère encore redoutable sur le bar comme l’en atteste la frénésie sur le Nitroshad 90 blanc ces derniers jours…

Le rôle de la luminosité et du substrat
Lorsque le ciel est couvert, le leurre blanc se fond avec la couleur du ciel, rendant l’approche plus discrète. Il agit alors comme une proie naturelle, notamment dans les plages sableuses où les poissons chassent à vue. C’est assez étonnant mais, dans ces conditions un super spook ou un Z-claw blanc surpassent tous leurs confrères de mes boîtes de leurre.
Le blanc nacré : l’équilibre entre neutralité et attractivité
Les nuances de blanc sont à prendre en compte. Le blanc « mat » est souvent trop uniforme. Le blanc nacré ou pailleté, en revanche, reproduit mieux les reflets d’une ablette, d’un lançon ou d’un maquereau. Ce réalisme peut être un déclencheur sur des poissons méfiants.
Le blanc nacré ou le blanc pailletés rendent cette couleurs plus naturel et a, généralement la préférence des pêcheurs. Ces 2 variantes vont rappeler les reflets d’un poisson et rendre le blanc moins tranchant.
Les combinaisons gagnantes : blanc + … ?
- Blanc et rouge : souvent appelé « marlboro », ce coloris reste populaire pour sa visibilité accrue et son pouvoir de déclenchement sur poissons actifs.
- Blanc + dos noir ou vert : très efficace en eau claire. Cette variante rend le blanc plus discret et moins tranchant.
- Blanc UV : parfait pour les eaux sombres, il capte les UV naturels pour se rendre plus visible.

Pêche en surface : le blanc fait la différence
Dans les pêches de surface, le blanc excelle. Il se voit bien depuis le dessous, là où les carnassiers fixent leurs proies. C’est un coloris fréquemment utilisé à l’aube ou au crépuscule. Comme je l’ai expliqué plus haut dans cet article, le blanc se distingue des autres coloris lorsque de gros nuages blanc sont présents.
Les situations clés :
- Lever de soleil avec mer calme
- Soirée couverte avec vent léger
- Passage dans l’écume d’une pointe rocheuse
Le leurre souple blanc : incontournable ou trop simple ?
Certains experts n’utilisent jamais le blanc pur en souple, préférant y ajouter une tête colorée ou opter pour une teinte « naturelle ». D’autres, au contraire, n’en dérogent jamais et commencent chaque sortie avec un leurre souple blanc en tête de ligne.
Personnellement je l’aime beaucoup pour les leurres souples. Il m’a valu de très belles pêches de bar, de très gros sandres et même quelques brochets sympathiques. Je l’utilise majoritairement sur des shads en eau douce mais également sur des finesses pour pêcher en mer.
Quand le blanc est l’unique option
Dans certaines pêches d’été ou de post-fraye, des témoignages indiquent que le blanc peut être la seule couleur qui suscite des touches. Ce phénomène reste mal expliqué mais est régulier, notamment pour le sandre ou le bar.
Le blanc face aux autres coloris : que disent les chiffres ?
Les données de vente des marques montrent que le blanc fait partie des best-sellers. Il est généralement dans le top 3 des coloris les plus choisis, toutes tailles confondues. En tailles intermédiaires (7-12 cm), il domine même souvent.
Mais le blanc est-il le plus performant ?
Pas toujours. Beaucoup reconnaissent que le blanc est une valeur sûre, mais pas toujours la meilleure option. Il faut souvent adapter son coloris aux conditions précises : turbidité, profondeur, comportement du poisson…
Ma seule recommandation : sortez le régulièrement et adaptez-vous à la situation.
Coloris blanc : avantages et limites
Avantages :
- Fonctionne dans toutes les eaux
- Grande visibilité
- Compatible avec plusieurs animations
- Inspiré des proies naturelles (poissons blancs, lançons, ablette)
Limites :
- Moins de contraste en eaux très claires
- Parfois trop éclatant en grand soleil
- Peut être surutilisé et donc connu des poissons
Conclusion : le blanc, à utiliser avec stratégie
Le coloris blanc n’est ni une solution miracle, ni une illusion marketing. Il est surtout un outil puissant lorsqu’on sait l’utiliser dans les bons contextes. Sa versatilité en fait un choix judicieux pour les débuts de session, les conditions changeantes ou encore les pêches rapides où il faut sonder rapidement la réactivité du poisson.
Pour les pêcheurs débutants, le blanc est un excellent point de départ. Pour les plus expérimentés, il peut devenir une arme redoutable s’il est combiné à d’autres facteurs de réussite : animation, grammage, type de leurre, etc. En somme, le blanc n’est pas juste une couleur : c’est un langage qu’il faut apprendre à parler.
Mes leurres préférés en blanc :
- Nitro shad, super spook et X Layer pour le bar
- Pulse shad et Shad GT pour le sandre
- Pulse shad pour le brochet
Et vous, le blanc est-il dans vos boîtes ?